dimanche 4 novembre 2012

UPG Les Loyalistes: CONFERENCE DE PRESSE DU 3 NOVEMBRE 2012


UNION DU PEUPLE GABONAIS
LES LOYALISTES

CONFERENCE DE PRESSE DU 3 NOVEMBRE 2012

Mesdames et messieurs,
La rencontre de ce jour, se situe à la suite de la marche pacifique et de la messe de requiem programmées dans le cadre de la commémoration du premier anniversaire du décès de notre Président Pierre MAMBOUNDOU, fondateur de l’Union du Peuple Gabonais, le Héros national.
Cette occasion va nous permettre de faire le point sur le conflit interne au parti, de nous remémorer l’œuvre du Président et de traiter de quelques sujets d’actualité, à savoir :
o   La transparence électorale
o   Les mesures gouvernementales sur le coût de la vie ;
o   La conférence nationale souveraine

SUR LE CONFLIT INTERNE AU PARTI
Le 15 octobre 2011, disparaissait dans des conditions toujours non élucidées, le Président Pierre MAMBOUNDOU MAMBOUNDOU. Le 15 octobre 2012, aurait dû être le moment où les militantes et les militants, les sympathisantes et les sympathisants du Parti, les Gabonaises et les Gabonais épris de paix, de justice et de démocratie, se seraient rassemblés aux fins de magnifier l’œuvre politique pour laquelle, il aura consacré 23 ans de son existence sur terre.
Malheureusement, la vacance  constatée au sommet du Parti, a ouvert un intérim. Non codifié qu’il est par les statuts du parti et les textes subséquents, aucun organe, aucune personnalité du parti ne peut être fondé à le revendiquer.
En effet, en cas de vacance définitive de la première autorité d’une organisation, l’intérim n’est pas de fait assuré par la deuxième personnalité. Le cas du Gabon en est la parfaite illustration. En effet, l’intérim du Président de la République n’est nullement assuré par le Premier Ministre, 2e personnalité du pays, mais plutôt par la 4e, le Président du Sénat selon les dispositions de l’article 13 de la Constitution de la République Gabonaise.   
Prenant le pli de ce qu’en tant que fondateur, le Président Pierre MAMBOUNDOU était fondé à s’entourer à de niveaux divers, de personnalités ayant adhéré à sa vision politique,   jusqu’à l’ouverture du premier Congrès du Parti, aucun autre membre ne pouvait se prévaloir du pouvoir de nomination et de révocation des membres du Directoire du Parti.
Le déni de cette évidence, a amené le Secrétaire Exécutif, 2e personnalité du Parti, à opérer précipitamment le remaniement du directoire, entrainant la conséquence logique de la contestation, le fractionnement du parti et la création de l’aile des loyalistes au Président Pierre MAMBOUNDOU.
La saisine du Juge des référés, juge des évidences, introduite  par les loyalistes est pour l’instant inopérante. Faute de jugement satisfaisant, les loyalistes ont saisi la Cour d’Appel. La Justice est saisie  pour dire si la décision de nomination au sein du Directoire prise par le Secrétaire Exécutif est conforme aux articles 12 et 21 des statuts qui stipulent, je cite :
Article 12 : Le Congrès est l’organe législatif du Parti. Il définit la politique générale du Parti. Il examine les questions qui lui sont soumises par la Convention Nationale.
Il élit pour trois ans :
-      Le Bureau Exécutif,
-      La Commission de Discipline et de Solidarité.
Article 21 : Il (le Bureau Exécutif) est élu par le Congrès pour un mandat de trois ans, renouvelable.
Les membres du Bureau Exécutif sont élus à la majorité absolue, par scrutin uninominal à bulletin secret.
Les loyalistes observent que le Ministre de l’Intérieur, s’immisce de manière partisane dans le conflit interne à l’UPG, en faveur du Secrétaire Exécutif, notamment en essayant d’étouffer les actions initiées par les Loyalistes.
En effet, pour commémorer le premier anniversaire du décès du Président Pierre Mamboundou, les Loyalistes ont voulu organiser une marche en partant de la place Rio en direction de l’église de Likouala, le 15 octobre 2012. Malheureusement, bien qu’ayant été annoncée au Ministre de l’Intérieur par une déclaration en bonne et due forme, la Police par lui commise, a interdit la marche faisant valoir que les loyalistes ne disposaient ni de récépissé, ni d’autorisation du Ministre de l’Intérieur.
Les loyalistes de l’UPG rappellent au Ministre de l’Intérieur que leur action s’inscrivaient dans le cadre des réunions publiques régies par la loi 48/60 du 8 juin 1960 et non dans le cadre de l’ordonnance 009/PR/2011 du 11 août 2011 modifiant, complétant et abrogeant certaines dispositions de la loi n°7/96 du 12 mars 1996 portant dispositions communes à toutes les élections politiques en République Gabonaise. Autrement dit des mesures qui n’ont rien à voir avec le contexte
En conséquence, les loyalistes de l’UPG contestent cette décision  non conforme aux dispositions de la loi précitée interdisant la marche pacifique projetée en souvenir d’un digne fils du pays.


SUR L’ŒUVRE POLITIQUE DE NOTRE HEROS NATIONAL PIERRE MAMBOUNDOU

Véritablement hors du commun, Pierre MAMBOUNDOU s’est illustré par une hauteur d’esprit qui confirme son caractère Républicain et  Démocrate, un lutteur infatigable  pour son pays le Gabon et un militant panafricaniste convaincu.
La défense des droits de l’Homme et du Citoyen, a constitué tout au long de son combat, le socle de son engagement politique multiforme et multidimensionnel.
Ainsi, sans être exhaustif, on se souviendra :
Sur le plan politique
-      de son opposition au parti unique consacré par la constitution de mars 1968 en créant l’Union du Peuple Gabonais le 14 juillet 1989 à Paris ;
-      de son expulsion de France par une mesure d’urgence absolue à la demande du Gouvernement gabonais qui l’accuse d’atteinte à la sureté de l’Etat,
-      de son exil de 4 années à Dakar ;
-      de sa condamnation par contumace à 10 années  d’emprisonnement et de privation de ses droits civiques et politiques ;
-      de son retour forcé d’exil, le 1er novembre 1993 à Libreville, après un séjour de 48 heures à l’aéroport de Dakar ;
-      du recours en opposition de sa condamnation par la Cour de sureté de l’Etat ;
-      de sa lettre au Chef de l’Exécutif pour la convocation d’une table ronde suite aux évènements ayant émaillé l’élection présidentielle de 1993 ;
-      de sa participation aux travaux du Haut Conseil de la République muée ensuite en Haut Conseil de la Résistance (HCR) ;
-      de son refus de signer les « Accords de Paris »,
-      de son mot d’ordre de boycott du référendum sur les « Accords de Paris »,
-      de la tentative d’assassinat contre sa personne en 1994, sur la voie conduisant à sa résidence d’Owendo,
-      de sa la lutte pour imposer la transparence électorale par la remise du procès verbal du bureau de vote à chaque représentant du candidat et surtout par l’introduction de la biométrie dans le processus électoral pour la sécurisation du choix des citoyens contre les prédateurs des suffrages,  
-      de son combat pour la liberté de la presse,
-      de son combat  pour la liberté syndicale et d’association,
-      du boycott des élections législatives de 2001 par son parti l’UPG ;
-      de la défense de l’Ile Mbanié assortie d’une plainte contre 3 ministres de la République ;
-      de la tentative d’assassinat contre sa personne au siège de l’UPG à Awendjé, par les forces de sécurité et de défense, dans la nuit du 20 au 21 mars 2006 ;
-      de son exil  d’un mois  à l’ambassade de l’Afrique du Sud, en 2006, à la suite de cette tentative d’assassinat ;
-      de sa proposition de loi sur la Haute Cour de Justice,
-      de sa proposition de loi sur la protection des données à caractère personnel (biométrie),
-      de ses 3 candidatures aux élections présidentielles dont la victoire lui a été volée: en tant que Candidat du Haut Conseil de la Résistance en 1998, candidat de l’UPG en 2005 et  Candidat de l’ACR en 2009,
-      de ses prestations télévisées mémorables ;  
-      de sa récusation solidement argumentée du Président de la Cour Constitutionnelle en 2005,
-      de son combat pour le respect du principe de la séparation des pouvoirs entre l’Exécutif, le Législatif et le Judiciaire,
Sur le plan de la gouvernance, on se souviendra de son combat
-      pour la restauration de la Cour Suprême,
-      pour l’Etat de droit,
-      pour le respect de la hiérarchie des normes juridiques (constitution, loi organique, loi ordinaire, ordonnance, arrêté, décisions, circulaire)
-      pour la décentralisation
-      contre les plafonds budgétaires imposés aux collectivités locales par l’Etat central ;
-      pour le vote d’un budget de l’Etat équilibré en recettes et en dépenses faisant abstraction des emprunts d’équilibre ;
-      contre les privatisations des entreprises  en situation de monopole (la SEEG, Gabon-Télécom, Air Gabon, Ciments du Gabon, AgroGabon, Sogadel, Octra, etc.),
-      contre le projet d’exploitation du fer de Bélinga.
-      pour la suppression du papier hygiénique, de l’assurance et de la rame de papier exigés à chaque enfant à l’école.
-      pour l’octroi à chaque établissement primaire et secondaire d’un budget de fonctionnement,
-      pour l’octroi de la bourse à tous les bacheliers
-      pour la libération des étudiants incarcérés,
-      pour l’augmentation du SMIG,
-      pour l’augmentation du point d’indice des fonctionnaires
-      contre la trêve sociale instrumentalisée par le pouvoir PDG
-      pour la mensualisation de la pension retraite,
-      pour l’acquisition des maisons de la SNI en location-vente par les locataires,
-      contre les déguerpissements sauvages des quartiers  Sotéga et Nkembo,

SUR LA TRANSPARENCE ELECTORALE

Mesdames, Messieurs,
Est-il besoin de rappeler que la loi sur la protection des données à caractère personnel ou loi sur la biométrie, est l’œuvre initiée dans notre pays par le Président Pierre MAMBOUNDOU, œuvre que le pouvoir PDG, tout en la dévoyant, voudrait s’en accaparer ?
Lors de notre conférence de presse du 16 juin 2012, nous indiquions que ladite loi prévoit entre autres, la création d’un organe de régulation dénommé « Commission Nationale pour la Protection des Données à Caractère Personnel  » (CNPDCP). De plus, cette loi prévoit le les étapes suivantes :
ü La création et la désignation des membres de la commission ;
ü L’adoption d’un règlement intérieur par ladite commission ;
ü L’élaboration d’un budget par cette commission et ;
ü L’homologation des codes de bonne conduite élaborés par les utilisateurs des données à caractère personnel.
Or à ce jour, il s’avère qu’aucune de ces étapes n’a été accomplie. Par conséquent, les Loyalistes s’interrogent sur le dispositif légal sur lequel s’appuie le Ministre de l’Intérieur pour créer les Commissions Provinciales d’enrôlement, pour en désigner les membres et pour organiser  la campagne de sensibilisation des autorités provinciales sur l’enrôlement biométrique de manière illégale.
Les Loyalistes de l’UPG interpellent  le Ministre de l’Intérieur sur le caractère sulfureux du processus de mise en œuvre de la biométrie électorale et lui rappellent que les Gabonais ne sont pas dupes au point d’accepter une biométrie électorale galvaudée, autrement dit qui ne prévoit pas l’interconnexion des centres de données et l’authentification des électeurs dans les bureaux de vote.
SUR LA CHERETE DE LA VIE
Le 11 octobre 2012, le Chef de l’Exécutif, s’est livré à un exercice qualifié d’impromptu en se rendant successivement au marché de Mont Bouët et au Port Môle de Libreville dans le but de vérifier l’application effective  des mesures gouvernementales annoncées tambour battant, sur la baisse des prix des produits de consommation courante.
Le coût sans cesse croissant de la vie se ressent chaque jour dans le panier de la ménagère au Gabon. Pour preuve, Libreville est désormais classée  au 20e rang des villes les plus chères au monde et la 3e ville la plus chère en Afrique.
Dans le cadre de la lutte pour la baisse des prix des denrées sur le marché, le Gouvernement a pris le 14 août 2012, des mesures en vue  d’infléchir les prix sur l’ensemble du territoire national.
Ces mesures appellent de notre part, les observations suivantes :

Sur le corpus légal

Sept textes le composent :
1998
-      la loi n°14/98 du 23 juillet 1998, fixant le régime de la concurrence en République Gabonaise ;
2003
-      Le décret 001029/PR du 26 septembre 2003, qui fixe la liste des articles de consommation courante  devant subir une réduction de prix de 15% ;
2007
-      L’arrêté 00924 /MEFBP/CAB-ME/SG/DGCC Soumettant certains articles de consommation courante au régime de liberté contrôlée des prix (application des articles 4 et 5 de la loi n°14/98 :

-      L’arrêté 17 /MEFBP/CAB-ME/SG/DGCC Portant plafonnement des marges bénéficiaires de certains produits de consommation courante (Riz blanc, Riz parfumé, Sachet de 1 kg, Farine « le coq » 50 kg) 10% en marge importateur, 6% en marge demi-gros et détaillant.
2012
-      L’arrêté 0139 du 14 août 2012 Soumettant les produits vivriers et autres produits locaux au régime de la liberté contrôlée des prix.

-      L’arrêté soumettant les produits de consommation courante importés  au régime de la liberté contrôlée des prix.

-      Arrêté Portant création des Comités Provinciaux des Prix, de la Concurrence et de la Consommation


Observations
1°- Le décret portant attributions, composition et fonctionnement de la Commission de Concurrence n’ayant jamais été pris, les causes de l’inflation n’ont pas été identifiées. Sur quelle base alors, les Gouvernements successifs se sont-ils fondés pour  établir une nouvelle mercuriale?
2°- Ce décret, dont la période d’application est illimitée n’ayant jamais été abrogé, aurait pu suffire au Gouvernement pour continuer à réguler les prix en République Gabonaise.
Autrement dit, les articles de consommation courante devaient continuer à subir les 15% de réduction des prix d’une part, et d’autre part, les arrêtés pris à la suite de ce décret, revêtent en réalité un caractère superfétatoire dont l’objectif est de faire croire aux populations que le pouvoir PDG émergent se préoccupe de leurs  conditions de vie.
3°- Les arrêtés du 14 août 2012 limitent lesdites mesures à 6 mois non renouvelables.  En clair leur application prend fin le 14 février 2013.
4°- Lors de ses multiples adresses à la presse, le Gouvernement a annoncé que l’application de ces mesures prendrait effet  3 mois après la publication desdits arrêtés : c’est-à-dire le 15 novembre 2012, le temps de l’épuisement des anciens stocks.
Les produits EDIG (manuels scolaires) étant aussi concernés, ces mesures n’auront donc pas profité aux  parents d’élèves puisqu’ils les auront achetés pendant la période de la rentrée scolaire, c’est-à-dire avant le 14 novembre 2012.
5°- Si en théorie, la périodicité du renouvellement des stocks est  estimée à 3 mois, il n’en demeure pas moins que la Direction Générale de la Consommation et de la Concurrence est dans l’incapacité de vérifier les niveaux des stocks sur le terrain.
6°- Quelles seront  alors les incidences des « mesurettes » du Gouvernement PDG sur la loi de finances rectificative 2012 à adopter par le Parlement et son impact sur les projets gouvernementaux ?

SUR LA CONFERENCE NATIONALE SOUVERAINE

La Conférence Nationale souveraine est une idée qui remporte le consensus des forces vives de la Nation.   
Elle est une réponse aux crises récurrentes multiformes qui secouent   notre pays depuis plusieurs décennies. Celle-ci se traduit par un marasme économique, un système éducatif en lambeaux, un système sanitaire sinistré, un chômage endémique ayant atteint le taux alarmant de plus de 40% de la population active, la criminalité entretenue et le débat démocratique confisqué et  les libertés individuelles et collectives bafouées confisqué par le pouvoir PDG.
Par conséquent, cette conférence nationale souveraine tombe à point nommé pour  offrir aux Gabonaises et aux Gabonais qui ne savent plus à quel saint se vouer, une nouvelle occasion d’examiner tous les maux qui minent le Gabon sous le régime PDG, de déterminer de nouveaux repères et d’asseoir une démocratie véritable garantie par des institutions fortes.
Contrairement à la Conférence Nationale de 1990, aux « Accords de Paris » de 1994 et aux « Accords d’Arambo  de 2006 » dont les décisions n’ont  jamais été appliquées, celles de la Conférence Nationale souveraine seront opposables à tous.
Mesdames et messieurs,
Le PDG qui occulte la réalité du vécu quotidien des Gabonais, doit cesser de prendre des raccourcis pour tenter de sortir de cette impasse et d’avoir une idée réductrice de l’inévitable rendez-vous historique qu’est la Conférence Nationale souveraine.
La lutte continue, seule la lutte libère.
Je vous remercie.

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