mardi 31 juillet 2012

Quatrième piste pour l'accès du peuple à la souveraineté


La guerre médiatique

La guerre médiatique au plan national et international est une solution sérieuse même si les résultats escomptés ne sont pas toujours les meilleurs. En effet l’utilisation d’Internet, des médias occidentaux, la diffusion des journaux, des livres, des prospectus, des tracts, l’organisation des conférences de presse et d’information, etc. Enfin tous les moyens médiatiques pour atteindre l’opinion publique européenne peuvent être considérés comme sérieux. Ceci pour une seule raison : les dictateurs africains sont commandés par les décideurs occidentaux qui, à leur tour, sont commandés par l’opinion publique de leurs pays. Sensibiliser cette opinion publique c’est pousser les pouvoirs occidentaux à infléchir leur position traditionnellement favorable aux dictateurs. Nous l’avons vu, lorsqu’un dictateur est sous le feu de la presse occidentale il devient infréquentable. Les visas lui sont refusés, et même des «amis» de naguère l’évitent. Le cas de Mobutu, d’Hissen Habré, Suharto, Saddam Hussein, Bédié…  sont là pour l’attester. Les dictateurs en sont conscient, même s’ils s’enferment bien souvent dans une naïveté, qui leur permet de croire que, quant ils seront déchu du pouvoir ils seront reçu en ami dans les pays occidentaux. Mobutu l’a appris à ses dépends, et surtout trop tard, que les amitiés qu’il avait dans les milieux occidentaux étaient uniquement valables quand il était aux affaires. Les dictateurs aiment soigner leur image de marque à l’étranger. Pour cela ils dépensent des fortes sommes d’argent en lobby ou en reportages publicitaires qui procèdent plus de la continuité du culte de la personnalité à l’extérieur que d’une réelle volonté de présenter les ressources économiques pour attirer des éventuels investisseurs.
La guerre médiatique permet de montrer la vraie physionomie du pays et des pratiques autoritaires et sanguinaires du dictateur, loin des chemins escarpés des mensonges d’une presse à sa solde et du culte de sa personnalité.
Cela suppose donc une organisation des forces du changement dans le chef des opposants gabonais à l'étranger. Ali Bongo peut se foutre de son opinion publique, il s’en fiche car elle n’existe pas, mais pas de l’opinion publique occidentale.

Mais peut-on par ce moyen accéder à l’alternance ? L’opinion publique occidentale peut jouer un rôle important en exigeant à leurs élus d’imposer une véritable transparence aux élections en Afrique. Mais ce n’est pas toujours une garanti car les dictateurs africains à l’instar de Bongo financent les activités politiques des partis politiques occidentaux et surtout de certains leaders de l’occident.

Mais cela a l’avantage de présenter le vrais visage du régime, malgré les oripeaux démocratiques avec lesquelles il est habillé. Les gabonais de la diaspora en sont à ce stade: les rencontres entre ces gabonais et les différentes autorités européennes, y compris des députés, des partis politiques, des gouvernements sont les conséquences de la guerre médiatique livrée à l'Etat Bongo-PDG par les partisans du changement. Un des résultats de cette guerre est que les barons du régime, à commencer par Ali Bongo lui même, deviennent infréquentables. Le fiasco de sa récente visite en France est une parfaite illustration. Ainsi les invitations de ces personnes par des personnalités des pays démocratiques se feront de plus en plus rares. Il sera en effet risqué pour tout homme politique occidental de s'afficher avec un dictateur qui opprime son peuple.

Prochainement cinquième piste pour l'accès du peuple à la souveraineté: La pression économique internationale
Jean Ndouanis

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